Commission Africaine | La situation des défenseur.es des droits humains en Afrique

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À l’occasion de la 63èmesession de la Commission Africaine, le Service International pour les Droits de l’Homme (sigle anglais ISHR) a fait une déclaration exposant la situation des défenseur.es des droits humains sur le continent. Si nous nous sommes félicité.es des nombreuses avancées constatées à l’échelon national, nous avons également souligné les difficultés et les dangers auxquels les défenseur.es font encore face dans certains pays.

Le 25 octobre 2018, ISHR a fait une déclaration sur la situation des droits humains en Afrique et, plus particulièrement, sur les défenseur.es des droits humains. Dans cette déclaration, Adélaïde Etong Kame, consultante spécialiste du plaidoyer pour l’Afrique auprès d’ISHR, s’est réjouie de l’adoption de lois en faveur des défenseur.es des droits humains en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Mali. Elle a ensuite invité la Commission Africaine à surveiller étroitement la mise en œuvre de ces lois, particulièrement lors de l’examen des rapports périodiques de ces pays ainsi que dans le cadre de ses visites en lien avec la promotion et la protection des droits humains.

Elle a toutefois souligné que la situation des défenseur.es en Afrique demeurait préoccupante. En effet, le travail des défenseur.es est parfois entravé par la promulgation de lois visant à contrôler les fonds qu’ils/elles reçoivent et par l’adoption de lois antiterroristes limitant la capacité des médias et des militant.es des droits humains de surveiller et de rapporter les actes de violence commis au nom de la lutte contre le terrorisme.

Dans sa déclaration, Mme Etong Kame a également mis en avant les cas du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC). Au Burundi, le gouvernement a récemment suspendu les activités de toutes les organisations non gouvernementales internationales, exigeant qu’elles signent des documents leur imposant des quotas ethniques et un contrôle financier injustifié. En RDC, six projets de loi relatifs à la liberté de la presse, aux manifestations pacifiques et aux organisations à but non lucratif menacent actuellement le travail des défenseur.es. ISHR a exhorté ces États à renoncer à l’adoption de ces lois restrictives.

La répression exercée à l’égard des défenseur.es demeure alarmante, particulièrement en Égypte où « des femmes défenseures des droits humains de premier plan continuent de subir des actes de harcèlement et des restrictions arbitraires dans le cadre de l’affaire, hautement politique, de financement étranger des ONG », a regretté Mme Etong Kame.

Enfin, au vu de plusieurs décisions controversées récemment prises par l’Union Africaine, ISHR a demandé à l’organisation de veiller à l’indépendance de la Commission Africaine afin d’assurer la pleine coopération de la société civile avec son mécanisme.

Contact: Adelaïde Etong Kame, Africa Advocacy Consultant, [email protected]

Photo: ACHPR

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