Forum des ONG | Les incidences des initiatives diplomatiques sur la protection des défenseur.es des droits humains

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Le 24 avril 2018, le Service International pour les Droits de l’Homme (sigle anglais ISHR) a organisé un atelier à Nouakchott, en Mauritanie, pour mieux faire connaître différentes initiatives diplomatiques visant à soutenir les défenseur.es des droits humains, évaluer la mise en œuvre de ces droits en Afrique et formuler des recommandations pour renforcer leur champ d’application. 

Cette année marque le 20èmeanniversaire de la Déclaration de l’ONU sur les défenseur.es des droits humains qui a contribué, directement et indirectement, à un certain nombre d’avancées notables aux plans international, régional et national. En vue de mettre en œuvre cette Déclaration, plusieurs pays – dont le Canada, les pays de l’Union européenne, la Suisse et la Norvège – ont élaboré des lignes directrices portant spécifiquement sur la protection diplomatique des défenseur.es des droits humains (DDH).

Même si ces lignes directrices ont globalement reçu un accueil favorable, on dispose de peu d’éléments de preuve permettant d’évaluer leur incidence réelle sur les DDH en danger. Dans le but de mesurer leur efficacité, ISHR les a présentées aux participant.es, comparant la protection que chacune d’entre elles offre aux défenseur.es.

« Ces lignes directrices visent à répondre aux difficultés croissantes rencontrées par toutes les personnes qui luttent pour défendre les droits humains », a déclaré Vincent Ploton, directeur du développement et du plaidoyer auprès des organes de traités chez ISHR. « Mais il reste encore beaucoup à faire pour les diffuser auprès des défenseur.es des droits humains et des diplomates », a-t-il ajouté.

Lors de l’atelier, plusieurs participant.es ont indiqué avoir coopéré avec les ambassades de certains pays appliquant ces lignes directrices, notamment dans le cadre des élections nationales en Sierra Leone, afin d’évoquer les possibilités de financement ou de préparer l’examen périodique universel. Il est toutefois évident que les défenseur.es ignorent, pour la plupart, l’existence de ces directives et ne savent pas comment s’en servir.

ISHR a ensuite mentionné l’étude menée il y a deux ans par le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseur.es des droits humains, selon laquelle seulement un tiers des défenseur.es interrogé.es avaient entendu parler de ces initiatives diplomatiques.

Les participant.es ont convenu de la nécessité de coopérer avec les missions diplomatiques pour mieux faire connaître ces lignes directrices, soulignant le rôle prépondérant qu’elles pouvaient jouer dans la protection des défenseur.es. Ils/Elles ont également énuméré un certain nombre de mesures qui pourraient renforcer la mise en œuvre de ces lignes directrices et leur diffusion auprès des DDH.

Recommandations :

  • Développer les campagnes dans les médias (presse numérique, télévision, médias sociaux, etc.) et veiller à la plus large diffusion possible de ces lignes directrices au sein des réseaux des DDH
  • Renforcer la capacité des DDH à utiliser efficacement ces lignes directrices et à coopérer avec les missions diplomatiques concernées
  • Organiser davantage de rencontres entre les DDH et les missions diplomatiques concernées, notamment lorsque les défenseur.es travaillent dans des zones géographiques reculées
  • Fournir aux diplomates une formation obligatoire sur ces lignes directrices avant leur entrée en fonction 

Photo: African Center for Democracy and Human Rights Studies

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