Cet atelier de quatre heures a réuni 24 défenseur.es travaillant principalement sur les questions de droits humains liées aux activités des entreprises dans toute l’Afrique. L’objectif était de décrire les attaques qu’ils/elles subissent ; de présenter les outils existants pour prévenir ces attaques, y faire face et les contrecarrer ; de consigner les affaires pertinentes ; et, plus important encore, de partager des expériences de lutte contre les attaques afin de renforcer la collaboration sur le plan régional et international.
Au début de l’atelier, les participant.es ont dû citer les secteurs économiques qu’ils/elles considéraient comme les plus meurtriers pour les défenseur.es des droits humains en Afrique. Le secteur minier a été désigné à la quasi-unanimité, suivi des secteurs pétrolier, gazier et charbonnier, et du secteur de l’agro-alimentaire.
En réponse à la nécessité de protéger plus efficacement les défenseur.es travaillant dans le domaine des entreprises et des droits humains, les outils élaborés par le BHRRC ont ensuite été présentés. Ces outils ont été conçus pour permettre aux organisations de la société civile et aux défenseur.es de consigner les attaques et de les contrecarrer : ils incluent une base de données des attaques et une liste de contrôle à suivre pour remplir la base en question. Les animateurs/rices de l’atelier ont ensuite indiqué qu’en Afrique, le taux de harcèlement judiciaire subi par les défenseur.es était supérieur à la moyenne avant de souligner les initiatives encourageantes menées par certains groupes, investisseurs et associations pour protéger les défenseur.es, comme les récentes déclarations du Conseil international des mines et métaux (ICMM) et de l’Alliance des investisseurs pour les droits humains (ICCR).
Les participant.es ont ensuite pu tester la base de données : pour cela, ils/elles ont rempli les listes de contrôle concernant des affaires spécifiques qui s’étaient produites dans leurs pays respectifs. Regroupé.es par sous-régions, ils/elles ont alors procédé à un rapide comptage des données recueillies sur les types d’attaque, les auteurs/rices des agressions et les secteurs d’activité. La dimension sexiste des attaques ainsi que l’existence ou non d’un contact préalable avec les entreprises étaient également pris en compte. Des rapporteur.es désigné.es ont ensuite présenté les conclusions de chaque groupe. Les participant.es ont ainsi pu bénéficier d’un aperçu des spécificités de chaque sous-région s’agissant des attaques contre les défenseur.es dans le domaine des entreprises et des droits humains. À la fin de l’atelier, chaque participant.e a relevé la principale conclusion qu’il/elle avait tirée de la discussion.
Dans la continuité de l’atelier, un groupe de coordination virtuel a été constitué afin que les participant.es puissent continuer à consigner les cas d’attaques, partager leurs expériences et prendre des mesures conjointes.