Pendant la présentation de son rapport, le Rapporteur spécial a décrit les activités auxquelles il a participé, notamment afin d’améliorer la protection des droits des défenseur.es LGBTQ et la sensibilisation aux droits des femmes défenseures en Afrique de l’Est. Il a également pris part à un atelier régional sur la restriction de l’espace civique en Afrique de l’Ouest et à diverses activités dans le cadre de l’établissement d’une plateforme lusophone de défense des droits humains (PLUDH).
Au cours de la période couverte par le rapport, le mécanisme a reçu environ 25 plaintes pour violations de droits humains en Algérie, en Angola, au Tchad, en République démocratique du Congo, en Égypte, au Ghana, en Libye, au Maroc et au Zimbabwe. Dans les cas qui l’exigeaient, ces plaintes ont été suivies d’appels urgents aux autorités des pays concernés. Au total, 11 lettres d’appel urgent ont été envoyées, dont deux (2) à l’Algérie, une (1) à l’Angola, deux (2) à l’Égypte, une (1) au Ghana, une (1) à la Libye, trois (3) à la République démocratique du Congo et une (1) au Zimbabwe. Les allégations portaient sur des affaires de harcèlement judiciaire, de détention arbitraire, d’assassinat de défenseur.es des droits humains, de restrictions des activités des ONG et des organisations de la société civile, de traitement inhumain et dégradant, de restrictions de la liberté d’association et de réunion et de la liberté d’expression, d’agressions physiques, de répression, de disparition forcée, de campagnes de dénigrement, de menaces de mort, de représailles et de surveillance.
À la suite de la présentation du rapport, ISHR a fait une déclaration dénonçant les violations des droits humains commises au Soudan depuis le coup d’État d’octobre 2021, particulièrement contre les femmes et les défenseures des droits humains.
« La répression à l’encontre des femmes défenseures au Soudan est chaque jour plus forte, prenant la forme d’arrestations, d’actes d’intimidation, de perquisitions à domicile et de surveillance. Des activistes soudanaises ayant quitté le pays ont signalé qu’elles avaient reçu des menaces et que leurs familles au Soudan avaient subi des interrogatoires », a rapporté Stéphanie Wamba, chargée de plaidoyer pour l’Afrique au sein d’ISHR.
Elle a indiqué que les autorités militaires avaient arrêté, menacé et intimidé des dirigeant.es et des membres de syndicat qui avaient participé au mouvement de désobéissance civile. Des employé.es de banque, des ingénieur.es pétrolier.es et des membres de syndicats enseignants ont également signalé l’arrestation de responsables syndicaux et l’exclusion de membres de syndicat depuis le début de la répression. En outre, des dizaines de manifestantes ont été blessées lors des manifestations du 30 octobre 2021 par suite de l’usage excessif de la force par la police et l’armée.
En conclusion, elle a exhorté la Commission Africaine à publier de toute urgence une déclaration sur la situation des défenseur.es au Soudan afin de condamner l’assassinat des défenseur.es et les attaques perpétrées à leur encontre et de mettre en avant la dimension sexiste de ces violations. Elle a par ailleurs invité la Commission Africaine à coopérer avec l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains au Soudan récemment nommé par le Conseil des droits de l’Homme.