La Tanzanian Human Rights Defenders Coalition (THRDC) a réuni des défenseur·e·x·s de toutes les régions du pays pour célébrer le 25e anniversaire de la Déclaration de l’ONU, discuter de sa mise en œuvre dans le pays et souligner la nécessité de renforcer le cadre juridique pour la promotion et la protection des droits des défenseur·e·x·s au moyen d’une politique spécifique.
Mme Pindi Chana, ministre des Affaires juridiques et constitutionnelles, a souligné les avancées notables réalisées dans le domaine des droits humains sous la direction de la Présidente Samia Suluhu Hassan, telles que la création de services d’aide juridique dans toutes les régions du pays et l’établissement d’une commission spéciale chargée d’entreprendre les réformes nécessaires afin de mieux protéger et promouvoir les droits humains en Tanzanie, en partenariat avec diverses parties prenantes.
Lors des débats engagés sur les progrès réalisés en Afrique depuis l’adoption de la Déclaration de l’ONU sur les défenseur·e·x·s des droits humains (« la Déclaration »), les intervenant·e·x·s ont souligné les nombreux progrès réalisés en matière de législation dans certains pays et l’augmentation des restrictions législatives dans d’autres.
Reconnaissant la formidable avancée que représente la Déclaration, les intervenant·e·x·s ont toutefois rappelé que le droit des défenseur·e·x·s à défendre les droits humains faisait toujours l’objet de nombreuses restrictions.
« Les défenseur·e·x·s ont la vie dure, surtout en Afrique », a constaté Washington Katema, directeur général du Réseau de défense des droits humains d’Afrique australe (SAHRDN). « Les défenseur·e·x·s doivent être protégé·e·x·s et non réduit·e·x·s au silence. Défendre les droits humains n’est pas un crime et, pour nos collègues au sein des gouvernements, les défenseur·e·x·s ne sont pas une menace pour l’État, mais défendent les intérêts des personnes qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes. Les défenseur·e·x·s se battent sur tous les fronts, dans tous les pays. Alors que nous célébrons le 25e anniversaire de la Déclaration de l’ONU sur les défenseur·e·x·s, réfléchissons également à l’Afrique que nous voulons bâtir : une Afrique où les défenseur·e·x·s sont à l’abri des représailles, des arrestations, des intimidations et des assassinats », a-t-il conclu.
Le projet de politique a ensuite été présenté aux participant·e·x·s. Il reprend des principes et des droits essentiels, tels que le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, la garantie que les décisions relatives à l’enregistrement, à la suspension et à la radiation des organisations sont prises par un mécanisme dont la majorité des membres proviennent de la société civile ou encore la garantie que les organisations sont autonomes et libres de définir leurs structures de gestion interne.
Le projet de politique prévoit également des obligations pour l’État, telles que la nécessité d’assurer un environnement favorable aux défenseur·e·x·s ou la garantie que les lois et les mesures administratives adoptées par le Gouvernement protègent, et non entravent, les activités pacifiques des défenseur·e·x·s. En outre, les défenseur·e·x·s ont discuté de l’importance de sensibiliser les autorités aux spécificités des violations subies par les groupes vulnérables tels que les défenseur·e·x·s autochtones et LGBTIQ+.
Le projet de politique a finalement été adopté par la société civile et le ministère des Affaires juridiques et constitutionnelles s’est engagé à en amorcer la concrétisation en accordant une attention particulière aux besoins exprimés par les défenseur·e·x·s.