En 2019, la Commission a adopté une résolution (lien en anglais) confiant au Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme et point focal sur les représailles en Afrique la tâche de rédiger une Déclaration africaine sur la promotion du rôle des défenseur·e·x·s des droits humains et de leur protection en Afrique.
Au cours du panel, le Rapporteur spécial a annoncé que le projet de Déclaration est actuellement en cours à la Commission africaine et qu’il y aura une opportunité de consultation avec toutes les parties prenantes, y compris la société civile et les États. La Déclaration visera à ancrer en Afrique la protection offerte par la Déclaration des Nations Unies sur les défenseur·e·x·s.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’association et de réunion, Clément Voule, a souligné l’opportunité que représente l’adoption d’une Déclaration africaine en montrant que les défenseur·e·x·s sont protégés et que les droits de l’homme font partie intégrante du développement.
« Nous ne pouvons pas parler de promotion des droits humains sans protéger activement les défenseur·e·x·s », a ajouté le rapporteur spécial de l’ONU.
Cette déclaration africaine ne doit pas être l’occasion de plaider pour une restriction de la définition des défenseur·e·x·s mais plutôt de reconnaître que les défenseur·e·x·s sont toute personne œuvrant pour la promotion des droits humains, comme n’importe quel villageois luttant contre la pollution de son fleuve contre les industries extractives. De plus, c’est une opportunité pour l’Afrique de démontrer que les droits humains sont protégés et que la protection de ces acteurs fait partie de la culture africaine.
Au fil des années, il a été reconnu que, bien qu’il s’agisse d’une avancée historique pour la protection des défenseur·e·x·s, il existe des lacunes dans la Déclaration des Nations Unies. Néanmoins, les panélistes ont discuté de la question de savoir si une Déclaration africaine serait une solution appropriée.
« La Déclaration africaine sur les défenseur·e·x·s devrait élever la barre par rapport à la Déclaration des Nations Unies et aborder les problèmes et les tendances apparus au cours des dernières années. En particulier ceux qui travaillent sur les industries extractives, l’environnement, les conflits, les environnements post-électoraux, la violence basée sur le genre, ainsi que sur des questions telles que la responsabilité, l’impunité, les groupes vulnérables, les nouvelles technologies, la surveillance, la répression numérique et judiciaire, les violations commises par des acteurs non étatiques et représailles », a insisté Joseph Bikanda, coordinateur du Réseau panafricain des défenseurs des droits humains.