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CADHP79 : Les femmes défenseures des droits humains au Soudan doivent être protégées

Suite à la présentation des rapports d’activité de la Rapporteure spéciale sur les droits des femmes devant la Commission africaine, ISHR s’est fait l’écho d’un appel collectif en faveur de la protection des femmes défenseures au Soudan.

Le rapport de la Rapporteure spéciale sur les femmes a mis en lumière les problèmes auxquels sont confrontées les femmes sur le continent. Elle a relevé une augmentation des cas de féminicides ainsi qu’une tendance à la régression démocratique, caractérisée notamment par une diminution des fonctions électives exercées par les femmes au Zimbabwe et une tentative d’abrogation de la loi sur les mutilations génitales féminines en Gambie. Le rapport fait également état d’une inquiétante augmentation des actes de violence sexuelle, en particulier dans les zones de conflit.

Dans une déclaration commune, ISHR et ses partenaires ont souligné la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat au Soudan, expliquant que ce conflit a provoqué la plus grande crise de déplacement au monde, ainsi qu’une crise humanitaire et une crise des droits humains affectant particulièrement les femmes défenseures.

Les chiffres sur les déplacements au Soudan fournis par les organisations de la société civile sont alarmants : quelque 10,7 millions de personnes auraient été déplacées à l’intérieur du pays, 18 millions seraient confrontées à la famine et plus de 10 millions d’enfants ont dû se résigner à interrompre leurs études en raison de la destruction de leurs établissements scolaires. Les organisations régionales ont également tiré la sonnette d’alarme sur le sort de quelque 104 femmes et jeunes filles qui ont été enlevées, probablement à des fins de traite et d’esclavage.

La déclaration commune souligne également l’explosion de la violence fondée sur le genre, les problèmes d’accès aux installations sanitaires et l’arrêt total des services de télécommunication. Ces facteurs mettent les femmes défenseures des droits humains en danger et les empêchent de dénoncer les atrocités auxquelles elles sont confrontées.

Depuis le 15 avril 2023, le conflit qui oppose les Forces armées soudanaises aux Forces de soutien rapide engendre une crise humanitaire et des atteintes graves aux droits humains qui créent des problèmes transversaux et multidimensionnels.
Angela Chukunzira, membre de l’équipe Afrique d’ISHR

Enfin, ISHR et ses partenaires ont demandé à la Commission d’appeler les parties belligérantes à protéger les civils et à se conformer au droit international en déclarant un cessez-le-feu immédiat, en rétablissant les services de télécommunication, en cessant les attaques contre les établissements de santé et en coopérant avec le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

Nous avons également demandé à la Commission de soutenir la société civile en faisant pression sur les parties belligérantes afin qu’elles mettent fin à la guerre et de garantir la participation des groupes de défense des droits des femmes à l’Union africaine. 

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