Coorganisée par la Fédération internationale pour les droits humains et l’Organisation mondiale contre la torture réunion parallèle portait sur la situation des défenseur·e·x·s des droits humains au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Depuis 2020, la situation en matière de sécurité et de droits humains s’est considérablement dégradée dans ces pays, qui ont tous trois connu des changements anticonstitutionnels de gouvernement. L’environnement dans lequel évoluent les défenseur·e·x·s des droits humains et les autres parties prenantes de la société civile y est devenu plus restrictif et plus dangereux.
Lors de la réunion, des défenseur·e·x·s des trois pays ont examiné plusieurs mesures restrictives adoptées au nom de la guerre contre le terrorisme à la suite des changements anticonstitutionnels de gouvernement. S’inscrivant dans une démarche de « sécurité à tout prix », ces mesures ont entraîné des restrictions draconiennes des libertés fondamentales, notamment les libertés d’opinion, d’expression, d’association et de réunion.
Au Sahel, les défenseur·e·x·s des droits humains, notamment les avocat·e·x·s, les journalistes et les magistrat·e·x·s, font l’objet de restrictions et de sanctions particulièrement lourdes. En effet, comme souligné lors de la table ronde, des défenseur·e·x·s sahélien·ne·x·s des droits humains ont été victimes d’arrestation, de disparition et d’enrôlement forcé dans les forces armées pour participer à l’effort de guerre. Dans ces trois pays, de nombreuses personnes sont incarcérées pour des raisons politiques et subissent torture et mauvais traitements.
Rémy Ngoy Lumbu, Président de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’Homme et point focal sur les représailles en Afrique, assistait à la table ronde. Il a exprimé sa profonde inquiétude concernant la situation au Sahel, ainsi que son soutien aux défenseur·e·x·s des droits humains dans la région.
Les intervenant·e·x·s ont profité de la présence de son Président pour appeler la Commission Africaine à intensifier ses efforts, en collaboration avec la société civile du Mali, du Niger et du Burkina Faso, pour lutter contre les graves violations des droits humains dans la région du Sahel.
La table ronde a en outre été l’occasion de présenter le rapport « Espace civique et défenseurs des droits humains au Sahel : Convergence régionale des pratiques de répression », publié par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, programme conjoint de la Fédération internationale pour les droits humains et de l’Organisation mondiale contre la torture.