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CADHP85 : La Commission Africaine surveille la mise en œuvre du thème 2025 de l’Union Africaine

Dans le cadre du plan d’action décennal axé sur les réparations dues aux personnes africaines et d’ascendance africaine, la Commission Africaine a tenu une table ronde pour évaluer la mise en œuvre des recommandations en la matière, notamment en ce qui concerne les droits humains.

Dans la droite ligne du thème 2025 de l’Union Africaine (UA), la Commission Africaine a organisé une table ronde pour examiner la question des réparations dues aux personnes africaines et d’ascendance africaine sous l’angle des droits humains.

Le programme de l’UA préconise une approche pluridimensionnelle de la justice qui, comme le souligne Zakaria Mudford Mwandenga, membre de la Commission, est fondée sur « la restitution, la réhabilitation, la reconnaissance des préjudices et la garantie de non-répétition » et vise à « restaurer la dignité, corriger les structures et les inégalités, et affirmer l’humanité des personnes traditionnellement marginalisées ».

Reconnaissant que le thème des réparations soulevait de nombreuses questions, telles que celles de l’ascendance, du colonialisme, de l’esclavage, de l’enlèvement, de la disparition forcée, de l’apartheid ou de la discrimination raciale, les participant·e·x·s l’ont analysé sous différents angles. 

À l’échelle internationale, les participant·e·x·s se sont appuyé·e·x·s sur les principes fondamentaux des Nations Unies concernant le droit à un recours (2005), sur la deuxième Décennie internationale (2025-2034), sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD) et sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR).

À l’échelle régionale, Mary Izobo a cité les articles 2 et 3 de la Charte Africaine et les résolutions 543 (LXXIII) et 616 (LXXXI) de la Commission Africaine, ainsi que les lois non contraignantes en vigueur, la proclamation d’Abuja, le Programme d’action de Durban et la Déclaration d’Accra.  

Sur la question de la réparation par la restitution, les personnes présentes ont salué la récupération d’artefacts volés dans certains pays du continent, notamment au Bénin et au Nigéria. 

En ce qui concerne la réparation par la reconnaissance de l’ascendance africaine, elles ont salué les avancées notables réalisées par le Bénin, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, qui ont accordé la citoyenneté à plusieurs personnes d’ascendance africaine issues de la diaspora. 

Les participant·e·x·s ont convenu que la pleine réparation des préjudices subis reposait sur plusieurs démarches clés :

  1. la reconnaissance des crimes du passé ; 
  2. la restitution des biens spoliés ; 
  3. une compensation financière ; 
  4. la réparation des préjudices intergénérationnels ; 
  5. la promotion des droits à la vérité et à la mémoire ; et 
  6. la garantie de non-répétition grâce à des réformes institutionnelles.
« Réparer, c’est réunifier l’Afrique avec sa diaspora ».
Felipe Noguera, participant (Mouvement panafricain et autochtone des Caraïbes)

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