À l’occasion de la 85e session de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ISHR a fait une déclaration au sujet du rapport d’activité soumis par le Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’Homme et point focal sur les représailles en Afrique.
Dans sa déclaration, ISHR a déploré l’absence de progrès dans l’adoption de lois sur la reconnaissance et la protection des défenseur·e·x·s des droits humains depuis la session d’avril, ainsi que le manque de volonté des pays ayant adopté de telles lois à les faire appliquer.
ISHR a également fait état des répressions subies par les défenseur·e·x·s œuvrant dans la région du Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ainsi qu’en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo (RDC).
ISHR a notamment évoqué les violences subies par Guy Hervé Kam, Ini Benjamine Esther Doli, Atiana Serge Oulon et Miphal Ousmane Lankoandé au Burkina Faso, Jedidia Mabela en RDC et Hugues Comlan Sosoukpe, défenseur des droits humains en exil au Togo qui a été arrêté en Côte d’Ivoire et extradé vers le Bénin.
Pour réparer ces injustices, ISHR a demandé à la Commission Africaine d’inviter les États parties à la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples à prendre les mesures suivantes :
- abroger les lois qui restreignent l’espace civique ;
- aligner les lois nationales sur les normes internationales en matière de protection des droits humains et de leurs défenseur·e·x·s ;
- adopter et mettre en œuvre une loi sur la reconnaissance et la protection des défenseur·e·x·s ;
- ouvrir des enquêtes sur les cas de disparitions forcées de défenseur·e·x·s ; et
- veiller au respect des directives de la Commission Africaine sur les conditions d’arrestation, de garde à vue et de détention provisoire en Afrique et à l’alignement des pratiques sur ces directives.