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Burkina Faso, Maurice, République démocratique du Congo
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Les États africains doivent faire plus pour protéger et soutenir les défenseur·e·x·s

Nous exhortons tous les États africains, notamment le Burkina Faso, Maurice et la République démocratique du Congo, à accentuer leurs efforts pour garantir la sécurité des défenseur·e·x·s et les soutenir dans leur travail essentiel.

Le 21 octobre, dans le cadre de la 81e session de la Commission Africaine, ISHR a fait une déclaration sur la situation des droits humains en Afrique au titre du point 3. 

Au cours des débats auxquels étaient conviés des organisations de la société civile, des États et des institutions nationales droits humains, ISHR a souligné les difficultés et les menaces auxquelles les défenseur·e·x·s des droits humains font face dans un certain nombre de pays.

Concernant le Burkina Faso, ISHR a dénoncé l’enrôlement forcé dans l’armée de défenseur·e·x·s des droits humains, de journalistes, de magistrat·e·x·s, d’avocat·e·x·s et d’autres membres de la société civile que l’on envoie au combat. Nous avons également pointé du doigt la disparition forcée de membres de la société civile dans le pays. Serge Oulon du journal l’Evènement, Adama Bayala de Presse Echos et Kalifara Séré de 7Infos sont toujours portés disparus au moment où nous écrivons ces lignes. ISHR exhorte le Gouvernement du Burkina Faso à mettre un terme à ces pratiques.

Concernant Maurice, ISHR a souligné les obstacles auxquels font face les défenseur·e·x·s des droits humains LGBTIQ+, en particulier les menaces de violence physique et la restriction de leurs activités, malgré la récente dépénalisation de l’homosexualité par la Cour suprême du pays. ISHR a appelé le gouvernement mauricien à garantir une protection adéquate aux défenseur·e·x·s des droits humains et à traduire en justice les personnes qui violent leurs droits. 

En République démocratique du Congo (RDC), l’application de la loi nationale sur les défenseur·e·x·s des droits humains demeure imparfaite. Comme le rapporte ISHR, la société civile continue de voir sa liberté d’association arbitrairement restreinte, en particulier s’agissant de l’octroi de la personnalité juridique. Par ailleurs, les lois antihomosexualité témoignent de la volonté des pouvoirs publics de traduire en justice les personnes LGBTIQ+, ce qui accroît encore les risques pour celles et ceux qui défendent leurs droits. ISHR demande au Gouvernement de la RDC de faciliter l’exercice du droit à la liberté d’association et d’appliquer pleinement la loi existante destinée à protéger les défenseur·e·x·s des droits humains.

Enfin, ISHR a appelé la Commission à améliorer l’accès à l’information dans le cadre de ses procédures, plaidant pour une interprétation progressiste de l’article 59 de la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples afin de garantir une plus grande transparence du fonctionnement de la Commission vis-à-vis de la société civile, conformément aux normes internationales.

Pour ce qui est des évolutions positives sur le continent, ISHR a noté que le processus d’adoption d’une nouvelle loi sur la protection des défenseur·e·x·s des droits humains progressait en République du Congo, grâce aux travaux de la société civile.

Regardez un enregistrement de la déclaration ici.

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