Le 8 mai 2021 autour de 4h40 du matin, il a été agressé en pleine rue à Laâyoune. Alors qu’il se rendait chez son frère, une voiture de police avec à son bord quatre policiers en civil s’est arrêtée à sa hauteur. Un des policiers lui a demandé où il allait et a commencé à proférer des insultes contre lui et sa famille, avant de sortir de la voiture et de l’attaquer physiquement. Les trois autres policiers sont à leur tour sortis du véhicule et ont eux aussi porté des coups contre Hassana Abba. Les quatre policiers sont ensuite remontés dans la voiture et ont rapidement quitté les lieux. Au cours de cette agression, Hassanna Abba a été blessé au pied et à la main et porte des traces de coups au niveau du visage. Il n’est pas allé se faire examiner à l’hôpital de peur de s’y faire arrêter par la police.
Hassanna Abba est membre du bureau exécutif et trésorier de la LPPS, Secrétaire Général adjoint en charge des relations extérieures à la Société Sahraouie pour la surveillance de la Richesse et la Protection de l’Environnement, membre de l’Association sahraouie des victimes de graves violations des droits humains commises par l’État marocain (ASVDH) et membre du bureau exécutif du Centre de coordination sahraoui pour les chômeurs. A ce titre, Hassanna Abba a été attaqué, kidnappé, placé sous surveillance et soumis à de mauvais traitements de la part des autorités marocaines à plusieurs reprises depuis 2009.
L’Observatoire, l’ACAT-France et ISHR soulignent que cette agression s’inscrit dans le contexte de la reprise des affrontements entre le Maroc et le Front Polisario (mouvement indépendantiste sahraoui) depuis la rupture du cessez-le-feu du 13 novembre 2020, qui s’est accompagnée d’une intensification de la répression des autorités marocaines à l’encontre des défenseur.es des droits humains sahraoui.es.
L’Observatoire, l’ACAT-France et ISHR condamnent fermement la violente agression d’Hassanna Abba ainsi que le harcèlement constant dont il est l’objet depuis de nombreuses années en raison de son engagement pacifique pour la défense des droits humains du peuple sahraoui. Les trois organisations appellent les autorités marocaines à mettre un terme à tout acte de harcèlement à son encontre ainsi qu’à celle de tou.tes les autres défenseur.es des droits humains sahraoui.es, et à mener une enquête prompte, impartiale et transparente afin d’identifier les responsables de l’agression d’Hassana Abba, et de les sanctionner conformément à la loi.
Photo: Hassana Abba