Imaginez un monde où les voix de ceux et celles qui ont des demandes claires, une expertise et des solutions en matière de droits humains s’unissent pour tenir la promesse de la Charte des Nations unies. Dans ce monde, les États salueraient la contribution essentielle des ONG et respecteraient leur droit à participer aux processus de l’ONU. Nous sommes actuellement loin de ce rêve. La porte est souvent fermée à la société civile et l’ONU se prive de son expertise essentielle. Mais nous pouvons changer cela. Les prochaines élections du Comité chargé des ONG offrent cette opportunité !
Les ONG qui souhaitent participer pleinement à l’ONU – en faisant des déclarations et en organisant des événements pour mettre en lumière les injustices et formuler des recommandations – doivent être accréditées. Le Comité chargé des ONG gère le processus. C’est la porte d’entrée des ONG aux Nations unies. Si vous êtes un État qui a l’intention de bloquer les ONG, l’adhésion au Comité est parfaite. C’est là que vous pouvez vous asseoir et contrôler qui entre. En posant des questions aux ONG candidates, les membres du Comité peuvent repousser leur accréditation pendant de nombreuses années.
Actuellement, 41 organisations ont fait l’objet de reports dans leur demande pendant plus de quatre ans. Deux organisations de défense des droits humains ont vu leurs demandes reportées pendant plus de dix ans. Certaines ONG ont également été accusées par les membres du Comité d’avoir des tendances pour le terrorisme : des accusations sans fondement contre lesquelles les ONG se sont vu refuser tout recours.
Dans à peine un mois, nous avons l’occasion de changer la donne.
Les élections au Comité chargé des ONG auront lieu le 13 avril 2022. Les 54 membres du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) votent pour pourvoir les 19 sièges du Comité avec des candidats de tous groupes régionaux confondus.
L'ONU n'est pas une île. Elle est censée être représentative de "nous, les peuples".Brett Solomon, Access Now
De quoi avons-nous besoin ?
Nous avons besoin que l’ONU ouvre la porte aux ONG, à une diversité de voix alternatives, indépendantes et expertes. Nous avons besoin d’un Comité chargé des ONG qui soutienne activement la participation de la société civile à l’ONU. Pour que cela se produise, nous demandons aux États de choisir de défendre la société civile.
A un mois des élections du Comité chargé des ONG, nous avons besoin :
- D’États ayant un bilan positif en matière de promotion de la société civile pour se porter candidats.
- Que les élections soient compétitives !
- Que les Etats votent avec intégrité !
Comment y parvenir ?
Nous travaillons avec des partenaires du monde entier pour rappeler aux États le rôle indispensable de la société civile. Nous avons présenté des cas d’ONG dont les demandes ont été reportées de manière prolongée par le Comité afin de montrer à l’ONU ce qu’elle est en train de rater. Nous nous adressons aux Etats au niveau national et international pour les encourager à s’engager activement pour que la porte de l’ONU soit ouverte aux ONG.
Que pouvez-vous faire ?
En ces temps difficiles, la passion, la pression et les conseils politiques de la [société civile] sont plus nécessaires que jamais.Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies
Si vous êtes un représentant d’une ONG, vous pouvez vous adresser aux États sur tous les objectifs de la campagne !
- Sur les élections compétitives et le vote intègre : Voir ici un modèle d’email à envoyer à ceux qui ont le droit de vote, les membres de l’ECOSOC. Vérifiez ici si votre État va voter.
- Sur les candidats : Votre État a un bilan positif en matière de promotion de la société civile mais ne se présente pas ? Voyez ici un modèle d’email pour l’encourager à se présenter aux élections. Envoyez-leur également une copie de la lettre signée par 349 ONG appelant à des élections compétitives.
Nous sommes conscients qu’en tentant de s’engager dans les processus de l’ONU, les membres de la société civile peuvent subir des représailles. Si vous craignez des intimidations et des représailles pour avoir coopéré avec l’ONU, consultez notre Manuel sur les représailles pour les défenseurs des droits humains.