Sir Dawda Kairaba Jawara International Conference Centre
Afrique
Nouvelles
CADHP83 : ISHR réclame une meilleure protection des défenseur·e·x·s des droits humains en Afrique
Le 8 mai 2025, lors de la 83e session de la Commission Africaine, ISHR a fait une déclaration sur le rapport d’activité du Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’Homme, réaffirmant notre détermination à améliorer la protection et l’autonomisation des défenseur·e·x·s en Afrique.
Dans son rapport, le Rapporteur Spécial s’est penché sur les progrès réalisés dans l’établissement des mécanismes de protection nationaux, relevant notamment les évolutions positives observées dans des pays comme la Côte d’Ivoire, où les défenseur·e·x·s disposent désormais d’un siège officiel au sein du mécanisme. Il s’agit, selon lui, d’une étape essentielle pour garantir leur pleine participation aux processus de prise de décision. Il a également parlé des initiatives qu’il a prises en tant que rapporteur sur la situation des droits humains en Algérie, au Cameroun, au Mali et au Togo, soulignant les obstacles qui continuent d’entraver le travail des défenseur·e·x·s des droits humains, notamment les lois restrictives, les menaces, l’intimidation et l’absence de poursuites des auteurs d’exactions contre les défenseur·e·x·s.
Une grande partie du rapport concernait les travaux continus visant à empêcher les représailles contre les défenseur·e·x·s qui coopèrent avec les mécanismes africains des droits humains. Le Rapporteur a rappelé l’importance de la collaboration de la société civile à cet égard et souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de signalement transparents et une action institutionnelle pour protéger les défenseur·e·x·s contres les actes de représailles.
Antoine Tremblay, membre de l’équipe Afrique d’ISHR, a ensuite fait une déclaration dans laquelle il a remercié le Rapporteur pour son rapport et pour les efforts déployés afin d’améliorer la protection des défenseur·e·x·s.
ISHR a salué le travail intense mené par le Rapporteur spécial et s’est réjoui des avancées obtenues ces dernières années, notamment la mise en place de mécanismes nationaux de protection des défenseur·e·x·s dans trois pays africains depuis 2021, le dernier étant la Côte d’Ivoire. Antoine Tremblay s’est félicité de l’octroi d’un siège aux défenseur·e·x·s au sein du mécanisme ivoirien, rappelant que la protection des défenseur·e·x·s des droits humains ne peut se faire sans ces dernier·ère·x·s.
Il a également évoqué le récent rapport d’ISHR sur les défenseur·e·x·s des droits humains dans les États insulaires, à savoir le Cap-Vert, les Comores, Madagascar, Maurice, São Tomé-et-Príncipe et les Seychelles, et a appelé le Rapporteur à continuer de renforcer la collaboration avec les organisations de la société civile dans ces pays afin de remédier aux problèmes de longue date qui s’y posent.
La déclaration abordait également les actes de représailles et d’intimidation visant les membres de la société civile qui coopèrent avec le système africain des droits humains. Mentionnant le rapport soumis par ISHR en réponse à l’appel à contributions de 2019 et 2020 émis par le Rapporteur, Antoine Tremblay a appelé à une plus grande transparence et à la mise en place de mécanismes de responsabilisation pour protéger les personnes qui travaillent avec les organismes régionaux.
Il a également exprimé l’espoir que le premier rapport du point focal sur les représailles serait présenté lors de la prochaine session de la Commission et a exhorté la Commission et les États à prendre des mesures fermes contre toutes les formes d’intimidation.
Pour que le système africain des droits humains fonctionne au mieux de ses capacités, il est essentiel que les défenseur·e·x·s puissent partager leurs opinions et des informations de première main concernant la situation sur le terrain.
Antoine Tremblay, membre de l’équipe Afrique d’ISHR
Enfin, ISHR a réitéré son soutien au mandat du Rapporteur spécial et a appelé ce dernier à faire avancer le projet de déclaration africaine sur la défense des droits humains, à la lumière des principes énoncés dans la Déclaration +25.
Visionnez l’intégralité de la déclaration ici :
Author
Adélaïde Etong Kame
Adélaïde has a Master in International Law and Relations from the University of Clermont-Ferrand. Adélaïde worked with indigenous people and minorities in Mauritania for better protection of their rights, especially victims of slavery. Previously, she advocated for the rights of women in Poland and Macedonia as well as the advancement of freedom of expression in Central Africa.
La 77e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples qui s’est tenue à Arusha, en République-Unie de Tanzanie, du 20 octobre au 9 novembre 2023, est désormais achevée. Au cours de cette session, la Commission africaine a renouvelé son bureau. Elle a accueilli les déclarations solennelles des membres nouvellement élu·e·x·s et des membres réélu·e·x·s, et a présenté différents documents et bulletins.
À l’occasion de la 75e session de la Commission Africaine, ISHR a fait une déclaration mettant en évidence les répercussions des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur les défenseur·es des droits humains et encourageant le point focal sur les représailles à publier son premier rapport.
Le 10 mai 2023, la Commission Africaine a organisé une table ronde afin de discuter des différents moyens dont disposaient les États afin de s’acquitter de leurs obligations en matière de présentation de données sur les droits économiques, sociaux et culturels, de l’utilisation de celles-ci dans l’élaboration des politiques, ainsi que des possibilités de collaboration entre la Commission et les États pour faciliter ce processus.