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Cabo Verde, Comores, Madagascar, Maurice, Sao Tomé-et-Principe, Seychelles
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ISHR publie un rapport sur la situation des défenseur·e·x·s dans les Etats insulaires africains

Que signifie être défenseur·e·x des droits humains dans un pays insulaire d'Afrique ? Notre nouveau rapport met en lumière les réalités vécues par les défenseur·e·x·s dans six pays souvent négligés : le Cap-Vert, les Comores, Madagascar, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles. Une chose est claire : les défenseur·e·x·s des droits humains dans ces pays sont des personnes actives, courageuses et engagées dans la construction de sociétés plus inclusives et plus justes.

ISHR se réjouit de publier le tout premier rapport sur la situation des défenseur·e·x·s dans les États insulaires d’Afrique. Ce rapport clé évalue les mesures de protection existantes, identifie les bonnes pratiques et les défis rencontrés par les défenseur·e·x·s, ainsi que leurs besoins de protection et les domaines à améliorer. Il sera présenté lors de la 83ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Fondé sur des témoignages directs de défenseur·e·x·s et d’autorités nationales recueillis entre 2023 et 2024, le rapport révèle que l’aspect commun d’être des pays insulaires en Afrique ne signifie pas que les violations ou les restrictions auxquelles sont confronté·e·x·s les défenseur·e·x·s dans ces pays sont similaires. Le présent rapport met en lumière les tendances et les bonnes pratiques propres à chaque pays, ainsi que les lacunes systémiques communes qui doivent encore être comblées. Il appelle à renforcer les protections, à soutenir les efforts locaux et à veiller à ce qu’aucun·e·x défenseur·e·x ne soit laissé·e·x pour compte, quel que soit l’endroit où iel vit.

Il est important que les États insulaires d'Afrique ne soient pas laissés pour compte et que leur société civile soit soutenue, entendue et se sente partie prenante du mouvement plus large des droits humains en Afrique.
Adélaïde Etong Kame, Responsable Senior du programme Afrique, ISHR

📌 Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :

  • Des lois vagues ou générales (sur la cybercriminalité, l’ordre public ou le terrorisme) sont utilisées pour criminaliser le militantisme.
  • Les journalistes, écologistes et défenseur·e·x·s de la démocratie font l’objet de surveillance en ligne et de harcèlement.
  • Des obstacles aux réunions pacifiques et à l’enregistrement des ONG portent atteinte au droit de s’associer et de s’organiser.
  • Une protection juridique spécifique pour les défenseur·e·x·s des droits humains est absente dans les cinq pays étudiés.

🔍 Ce que le rapport demande :

  • l’adoption d’une législation sur la protection des défenseur·e·x·s alignée sur la déclaration des Nations unies sur les défenseur·e·x·s des droits humains
  • l’abrogation des lois répressives et la révision des cadres pour les ONG pour permettre une meilleure participation
  • la solidarité régionale et la pression internationale pour que les États rendent des comptes dans le cadre de la Charte africaine.

💡 Pourquoi c’est important :

Ces îles sont peut-être petites, mais elles ne sont pas isolées dans la lutte pour les droits. Les défenseur·e·x·s des droits humains de ces pays jouent un rôle essentiel dans la défense de la démocratie, de la justice environnementale et de la dignité humaine. Iels méritent de travailler dans un environnement qui protège leurs droits.

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