©

Afrique
Nouvelles

CADHP71 : Développement durable et droits humains en Afrique

Les défis rencontrés par le continent africain montrent la nécessité d’accorder une plus grande attention aux droits humains et au développement durable. La Commission Africaine et d’autres acteurs régionaux peuvent contribuer significativement à favoriser une approche basée sur les droits humains dans la mise en œuvre des programmes de développement durable, à superviser les pratiques des États et des entreprises dans ce domaine et à inciter ces derniers à rendre compte de leurs actes.

Le 22 avril 2022, la Commission Africaine a organisé une table ronde sur l’interdépendance entre le développement durable et les droits humains, et sur la manière dont ils peuvent contribuer à confronter les États et les entreprises à leurs responsabilités.

Présentant le rôle de la Commission dans la promotion et la protection des droits humains dans les processus de développement durable, le Commissaire Mudford Zachariah Mwandenga, Président du Groupe de travail sur les droits économiques, sociaux et culturels, a souligné que les recommandations de la Commission devaient être ancrées dans l’Agenda 2030 de l’ONU et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine pour le développement durable. Il a insisté sur le rôle de la Commission dans le renforcement de la justice, conformément à l’objectif 11 de l’Agenda 2063, et dans le rappel constant aux États de leurs obligations de rapport.

Prenant l’exemple du plan d’action national kényan sur les entreprises et les droits humains, Maryann Njau du bureau du procureur général du Kenya a expliqué comment ces instruments devaient être alignés sur les objectifs de développement durable (ODD).

Motimah Neufville de la Chambre de commerce du Libéria a demandé l’adoption de cadres permettant de sanctionner les entreprises qui bafouent les droits humains. Elle a notamment recommandé la mise en place de clauses de protection dans le secteur privé et de procédés nationaux d’examen collégial, ainsi que le développement de partenariats entre les États et le secteur privé.

Elizabeth Kamundia de la Commission nationale des droits de l’Homme du Kenya a souligné le rôle de conseil, de surveillance, d’information et d’établissement des responsabilités que les institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) pouvaient jouer dans la réalisation des ODD. « Par exemple, nous avons incorporé la question des ODD dans le traitement des plaintes que nous recevons », a indiqué Mme Kamundia. Elle a également mentionné que les INDH pouvaient siéger aux comités directeurs des plans d’action nationaux et favoriser une approche basée sur les droits humains, et recommandé que les données des INDH soient utilisées dans les rapports des États sur l’ODD 16 (Paix, justice et institutions efficaces).

L’ensemble des participant·es ont admis que les droits humains et les programmes en matière de développement durable étaient étroitement liés, et que ce lien devait être renforcé par une collaboration plus étroite entre la Commission, les INDH et la société civile afin de répondre aux inquiétudes des groupes vulnérables.

Download as PDF

Related articles

Conclusions de la 77e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples

La 77e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples qui s’est tenue à Arusha, en République-Unie de Tanzanie, du 20 octobre au 9 novembre 2023, est désormais achevée. Au cours de cette session, la Commission africaine a renouvelé son bureau. Elle a accueilli les déclarations solennelles des membres nouvellement élu·e·x·s et des membres réélu·e·x·s, et a présenté différents documents et bulletins.