Dans sa déclaration, ISHR a mis en avant le grand nombre de femmes défenseures victimes d’attaques de l’armée et des services de renseignement soudanais depuis le coup d’État du 25 octobre 2021 et la nécessité pour la Commission Africaine d’agir rapidement pour la protection des droits humains dans le pays.
« ISHR exhorte tous les acteurs au Soudan à s’abstenir de toute violation des droits humains et à garantir le plein accès des femmes à la justice, notamment en apportant le soutien nécessaire aux victimes de violences sexuelles et sexistes et en mettant fin à l’impunité des militaires et des forces de l’ordre, y compris pour ce type de violences », a déclaré Adélaïde Etong Kame, responsable du Programme pour l’Afrique d’ISHR.
Par ailleurs, la déclaration d’ISHR a également souligné la nécessité pour la Namibie de mettre fin à la criminalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe et d’inclure les personnes LGBT dans ses initiatives politiques progressistes, en amont de l’examen du rapport périodique de la Namibie par la Commission Africaine prévu lors de cette session.
« La Constitution namibienne prévoit l’égalité pour tous mais n’identifie pas l’orientation sexuelle ni l’identité de genre comme des motifs de discrimination. Les personnes LGBT sont victimes d’abus physiques et verbaux et sont exclues de toutes les politiques, même progressistes, y compris des soins de santé universels », a indiqué Mme Etong Kame.
Enfin, alors qu’un nombre toujours croissant de pays africains adoptent des lois qui affectent les droits des défenseur.es et leur travail, ISHR a souligné les risques liés à la récente adoption d’une décision relative à la carte professionnelle des défenseur.es au Mali. ISHR craint notamment que ces mesures restreignent la possibilité d’obtenir une telle carte et limitent les protections qu’elle offre aux seul.es défenseur.es malien.nes, à l’exclusion des défenseur.es d’origine étrangère installé.es dans le pays. De plus, les défenseur.es non affilié.es à une organisation pourraient se voir refuser la délivrance de la carte s’ils/elles ne peuvent pas prouver leur statut de défenseur.e d’une autre manière, exigence par ailleurs très vague qui ouvre la voie à des décisions arbitraires s’agissant de l’acceptation des justificatifs produits.
« ISHR rappelle au Mali que l’esprit de la Déclaration des Nations Unies est de protéger tous ceux et celles protégeant les droits humains, et cela sans distinction aucune », a conclu Mme Etong Kame.